Dieu vivait
avant,
Peut être
sûrement de chair et de sang.
Et son corps
est... son coeur est la terre,
Son esprit est l’univers.
Et nous, son cancer.
Dieu est mort et son esprit « veille » encore.
Parce que, que voulez-vous.
Et nous, son cancer.
Dieu est mort et son esprit « veille » encore.
Parce que, que voulez-vous.
L’âme d’un mort est
plus forte que la vie.
Elle n’est plus
limitée par le corps,
Elle n’est plus
esclave de matière dégoûtante.
Dégoulinante, car
c’est bien le mot.
Pure parfaite,
elle devient.
Terre et ciel, Espace.
Terre et ciel, Espace.
Et nous, en bon
cancer, nous rongeons.
Nous comprenons
ce que nous faisons autant que nous l’ignorons.
Et nous devenons
une mîse en abîme quand nous sommes mis en terre.
Et que des vers
nous rongent.
Ils se
nourrissent, ne font rien de mal, et pourtant ils comprennent qu’ils
détruisent.
Ils sont petits,
vils, insignifiants, sales, faibles,
Sous un autre jour
nous les aurions juste écrasés sous nos pieds, de nos poings, d’une pression digitale.
Mais pas ce jour,
un autre, et c’est là que tout ce joue. C’est là la force du temps, qui détruit
et bouleverse, qui défigure et recrée, qui trompe et exécute.
Demain c’est nous-mêmes
que les vers mangerons et nous laisserons ces larves roses sans squelette nous
glisser dessus et nous bouffer petit à petit, nous leur donnerons tout le temps
dont ils auront besoin. Patients cadavres de merde que nous serons. Gentils
squelettes souriants mangés par des vers inexpressifs et débiles.
Mais ça c’est
demain, aujourd’hui c’est nous. Nous qui mangeons Dieu, nous qui lui mangeons
le coeur en déracinant des arbres, en coulant du béton glacé sur de la terre
fertile, en brûlant de la matière qui ne disparaîtra pas, en plantant des pieux,
plus forts que nos pieds ne le seront jamais, en plantant des hommes pour les
enterer dans le coeur de Dieu en attendant que ceux qui nous mangerons nous
mêmes daignent les décomposer.
Amen, Amène,
Amène moi la fuite, amène moi la suite, j’ai faim de haine d’amour de vin et dans
ce monde fermé prêt à exploser j’ai faim qu’il y ai enfin, si infecte soit-elle,
une fin.