Si la beauté est injuste, et si la richesse est injuste alors je me battrais pour arracher les deux.
J’ai toujours cherché une logique, une justice, une explication dans l’attribution naturelle -et dans naturelle j’entend hasardeuse et arbitraire- de la beauté à l’homme.
Si animal j’eus été, la figure du vilain petit canard m’aurait sied à merveille.
Enfant j’ai toujours été très moche, pour appeler un caneton caneton. Ce n’était pas même une affaire de goût ou d’opinion, dans mon cas c’était flagrant, flagrant si même que ça en devenait un fait, une vérité, absolue. Le soleil se lève à l’est se couche à l’ouest, et Olfa n’est pas agréable à regarder.
Qu’à cela ne tienne j’en survivais.
Ma petite soeur quant à elle, avait eu gratuitement et à la naissance ce que d’autres vont galérer à ne serait-ce qu’a effleurer. Elle était d’une beauté à en faire pâlir les arcs en ciels, à en faire courber des arbres, à en faire tomber moults braves hommes.
“Tant pis”, avais-je d’abord pensé, “j’ai sûrement moi-même d’autres qualités” sans comprendre que la beauté est pour ce monde comme l’or est aux monnaies, car bien sur que chaque pays a sa devise, biensur que ces billets ont de la valeur, mais elle monte baisse, suit le cours de la bourse, perd des places dans l’économie mondiale, en gagne, change, disparaît…
L’or lui reste, fier, inchangeant, toujours demandé, toujours précieux, toujours souhaité et convoité.
J’avais compris que toutes les qualités d’une femmes sont comptés en devises étrangeres, et la beauté en lingots.
J’avais compris que toutes les qualités d’une femmes sont comptés en devises étrangeres, et la beauté en lingots.
J’avais cherché la raison de cette injustice qui vous prend au berceau. Puis j’avais compris! “Dieu fait les gentils beaux et les méchants moches, pour que chacun comprenne ce qu’il est”. Je ne voyais rien de plus logique, et puis si dans les dessins animés déjà c’était ça, alors! “Alors ça veut dire que moi, moi...suis-je si méchante?” Quel choc, je ne m’attendais pas à ce que la vie m’envoie cela comme ça, en plein visage (expression parfaite). Ma petite soeur devait être très gentille au fond, pour avoir le droit d’être si belle.
Un jour que mère nous gronda et nous punit nous nous refugiames dans sa chambre, sur une idée de ma petite soeur. Pourquoi sa chambre? Là W. s’empare de sa parfumerie, beaux jolis onéreux parfums, et les renverse résolue sur son corps menu et sur la moquette indigne de tant de dispendieuses offrandes. L’odeur de l’alcool picota nos petites narines, elle :”La tu te sens mieux, pas vrai?”, “Pourquoi?” dis-je alors, “Ben, elle nous engeule, on se venge” lança t’elle, le regard perçant. “Mais c’est du gâchis, elle ne saura jamais qu’on était fachées, et pourquoi on l’était, et on ne comprendra pas son point de vue non plus, et puis tout ce parfum qui coûte cher, c’est du gâchis, ça ne sert à rien”, quand elle me répondit, avec pas une onde de doute dans la voix: “C’est ça la vengeance”
C’est à ce moment là que je cessais de voir la beauté comme l’inaccessible et précieux don du ciel aux anges méritants, mais comme l’arbitraire et pernicieux suppôt de l’injustice des hommes en ce bas monde.
Un jour que mère nous gronda et nous punit nous nous refugiames dans sa chambre, sur une idée de ma petite soeur. Pourquoi sa chambre? Là W. s’empare de sa parfumerie, beaux jolis onéreux parfums, et les renverse résolue sur son corps menu et sur la moquette indigne de tant de dispendieuses offrandes. L’odeur de l’alcool picota nos petites narines, elle :”La tu te sens mieux, pas vrai?”, “Pourquoi?” dis-je alors, “Ben, elle nous engeule, on se venge” lança t’elle, le regard perçant. “Mais c’est du gâchis, elle ne saura jamais qu’on était fachées, et pourquoi on l’était, et on ne comprendra pas son point de vue non plus, et puis tout ce parfum qui coûte cher, c’est du gâchis, ça ne sert à rien”, quand elle me répondit, avec pas une onde de doute dans la voix: “C’est ça la vengeance”
C’est à ce moment là que je cessais de voir la beauté comme l’inaccessible et précieux don du ciel aux anges méritants, mais comme l’arbitraire et pernicieux suppôt de l’injustice des hommes en ce bas monde.
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