J’ai des souvenirs qui me battent le corps comme un fouet,
mais un fouet plein de couleurs,
Plein de magie.
Un fouet qui fait plus de peur que de bruit, qui a, il y déjà longtemps fini de se prouver.
Qui sait ce qu’il vaut et où il va, et qui a juste besoin parfois de se soulager les bras.
Qui sait ce qu’il vaut et où il va, et qui a juste besoin parfois de se soulager les bras.
Mais moi j'en ai plein le coeur,
Et arrive toujours le moment où j’en vomis ça et là, un peu partout,
Tout en continuant ma route, baigné de vers chaperon rouge.
Nous courions au travers des hautes feuilles, grasses et vertes, tandis que le soleil couchant
lançait sa lumière rougâtre et l'envoyait couler sur les pétales, les pics les
feuilles, brillant comme un reflet au dessus d’une matière liquide, un incendie à la surface de l’eau. Je ne sais plus si le rythme de la course s’accélerait ou si
c’était seulement la courtesse de mes jambes actuelle qui me demandait toujours plus d’efforts
pour ne pas me faire distancier. Je n’avais
pas de paquets en travers des épaules comme les autres, je me devais donc plus de courage, même si eux c'étaient des grands. L'insouciance, le courage et l'incompréhension avaient à cette époque la même définition dans mon dictionnaire des sentiments. Etrangement ils partagaient aussi une chambre avec la peur et le défi à l'hôtel du Coeur battant. Plus
vite, plus vite. Entre ces feuilles assez grosses pour nous gifler au passage mais assez souples pour nous laisser les fendre. Nous, à la fois noyés et protégés, soumis à la chute du soleil, comme un compte à rebours nous promettant à la fois une nuit protectrice capable de nous cacher mais nous menaçant
aussi de nous perdre, aveuglés. Tout cela n’était beau qu’à cet instant, dans cette équation, dans cet infini, cet immortel
moment de chaleur, overdose de milliards de tonnes de carbone. Espoir poids-pierre-valeur-diamant, d'après Dieu-sait-qui. Instant pendant lequel un 'Il' avec ses pinceaux rouges sur un paysage poisseux en métaphore, avait donné la même valeur au craint et à l'espéré, à la peur et à l'envie, à la contrainte et au challenge.
Dans ce moment de panique extrême je me souviens avoir
affiché un inconscient grand sourire.
C’est sans doute depuis ce jour et ses descendants chronologiques, que je ne me complais plus que dans le franchissement des limites de l’interdit, du possible, du convenu. Pour moi comme sûrement pour beaucoup, les limites physiques, morales et territoriales se sont faites la malle sous le même soleil.
C’est sans doute depuis ce jour et ses descendants chronologiques, que je ne me complais plus que dans le franchissement des limites de l’interdit, du possible, du convenu. Pour moi comme sûrement pour beaucoup, les limites physiques, morales et territoriales se sont faites la malle sous le même soleil.
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