Si ma vie avait été un film, nous aurions été en plein passage à violons.
Non pas dans ce passage triste où tout le monde ressent de l’empathie pour un héros en prise dans la fatalité d’un destin funeste. Non, pas là, ca serait juste trop beau, trop romantique. Nous aurions été pile là où les violons jouent à l’intérieur du héros lui-même et où les spectateurs grincent des dents. La mélancolie à son stade le plus mérité. La malédiction en mode commande personnalisée.
Je ne sais pas si les «avant» expliquent nos comportements du «maintenant», mais il est sûr que nos décisions présentes sont que l’on le veuille ou non des vengeances sur notre passé.
«Tout le monde sait», «Personne ne sait» étrangement il y à une sorte d’équivalence dans ces deux affirmations. Comme si le savoir autant que l’ignorance étaient ou prenaient la même valeur, portaient le même manteau en remplissant la simple condition d’être communs, généraux, génériques sans exceptions. Car les idées communes ne sont pas débattues, ne sont plus soumises à l’examen, il ne leur est juste plus demandé si elle sont vivantes ou pas. Le savoir et l’ignorance, qui vont de soi pour tout le monde, n’existent déjà plus.
Victime, Bourreau. Vrai, Faux. Sans le jugement de l’autre tout cela n’a aucun sens. Ce ne sont que des notions, des «peut-êtres» sentimentaux.
«Tout le monde sait», «Personne ne sait» étrangement il y à une sorte d’équivalence dans ces deux affirmations. Comme si le savoir autant que l’ignorance étaient ou prenaient la même valeur, portaient le même manteau en remplissant la simple condition d’être communs, généraux, génériques sans exceptions. Car les idées communes ne sont pas débattues, ne sont plus soumises à l’examen, il ne leur est juste plus demandé si elle sont vivantes ou pas. Le savoir et l’ignorance, qui vont de soi pour tout le monde, n’existent déjà plus.
Victime, Bourreau. Vrai, Faux. Sans le jugement de l’autre tout cela n’a aucun sens. Ce ne sont que des notions, des «peut-êtres» sentimentaux.
Je ne me souviens plus de mon âge, ni de la date, du jour, ou de l’heure. Je m'étais couchée sur le dos dans l’instantané d’un présent que je ne voulais déjà plus connaître, le ciel en plein dans les yeux.
Je respirais fort bien que je n'étais plus censée être essoufflée, ou peut-être était-ce juste de la peur dès le début ? Pas sûr, je venais juste de me calmer, enfin depuis 4, 5, 6 secondes en ce 'maintenant' là, mon coeur avait repris un rythme normal je crois, peut-être.
J’avais les membres en étoile, comme pour reprendre le maximum d’energie en un minium de temps, ou en vrai pour me faire la plus plate, la plus invisible possible.
Je devais être là depuis 30 secondes maintenant. Fermant très fort les yeux pour que ces petites fentes sur la vie ne se mettent pas une seconde dans l’idée que je les laisserais se tremper.
"Les gens ont l’air de fourmis vus d’ici"
Je le savais ce n’était pas la première fois que je me trouvais là, cette fois ce n’est juste pas pour les mêmes raisons.
Et cette fois je ne pouvais pas me lever pour les voir, je devais me faire la plus «non-présente» possible, mais je savais, je savais que ces fourmis, elles étaient là, en bas je le savais.
Comme je savais que mes soeurs étaient en bas, elles étaient en bas aussi, et moi ici.
Je rouvrais les yeux à ce moment à ce qui demandait à en sortir.
J'étais ici, j’avai fui, bravo bien joué.
J'étais là cachée, fière de moi.
J’avais cet art de la fuite dans le sang. Ce n’était pas tellement physique, c’était plus dans les tripes, quelque chose qui vous dit que vous pouvez le faire, si vous devez le faire. Et voilà à quoi j’avais mis au service ce courage, à la lachêté.
Je refermais les yeux plus fort sur ce qui, chaud, continuait à couler. Voilà à quoi je me servait, j’avais pu fuir moi, seulement moi, ma stratégie était parfaite si on omettais le facteur «humanité» Le contraire aurait dû arriver.
59 secondes. Ou 12 milliards d’années, je ne savais trop plus.
Puis un bond, je m'étais levée et me remettais à courir sur ce toit plat sans barrières, ouvert à ce monde qui protège et qui trompe. J’étais arrivée ici en moins de 20 secondes, sûrement 17.
J’ai toujours été douée avec le temps, sans jamais porter de montre, "comme si ça servait, comme si ça sauvait" pensais-je.
En 17 secondes, juste après l’avoir vu entrer, juste après qu’il ait attrapé ma grande soeur, juste après qu’il avait vu ma petite soeur et lui avait ordonné de ne plus bouger. Je ne m’étais jamais retournée aussi vite, n’avais jamais détalé aussi vite, n’avais jamais monté les trois étages aussi vite, n’avais jamais couru sur la «rambarde de l’équilibriste» sans même me demander ce qu’il arriverait si je tombais du haut de ces 9 mêtres 30 aussi, vite. Je n’avais jamais escaladé la paroie rêche de la maison voisine avec autant de supplication, de peur, de hargne dans les yeux.
Mais c’est mon retour coupable, à la même vitesse, qui m’à semblé le plus vertigineux.
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