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| Djerba, sud Tunisien, Mariage à Ajim. 06/07/11 5h30am. |
Hesen El Jahffa est une des plus anciennes cérémonies que je peux retrouver en creusant dans ma mémoire des folklores Tunisiens. C'est une cérémonie que j'adore et que je hais dans la même foulée, mais qui de cette manière se présente forcément dans les esprits comme fondamentalement matière à souvenirs. La fête consiste à passer la nuit du deuxième jour du mariage (qui se déroule souvent sur une semaine) à veiller sur des chants et des danses, entre Mezoueds et Chouchenets et à partir pour la mariée à dos de chameau de son actuelle à sa future résidence. Ainsi il apparaît clair que la proximité du futur époux doit être un des critères de sélection du gendre, bien que Djerba soit une toute petite île.
Depuis enfant je n'ai jamais compris pourquoi il fallait se lever aux aurores pour suivre un chameau dont l'acuité visuelle n'avait jamais été vérifiée par personne, comme des mouton derrière le plus stupide de nos congénères, tandis que j'enviais la mariée qui elle devait voir sa dernière heure arrivée en rendant son petit déjeuner juchée sur deux mètres de viande dure. Mais je devais alors, et jusque ici, être profondément agoraphobe car j'ai toujours adoré doubler le reste des futurs spectateurs pendant la nuit pour faire la connaissance de cet animal impressionnant seule. Je me souviens adorer courir dans le sable frais, sous les étoiles tapissant le profond ciel noir jusqu'au grand animal qui ne ressemblais à aucun autre, venir le déranger dans son sommeil indiscemblable de son état d'éveil et voir la bête immense se lever par les pattes arrière en nous semblant mettre en branle tout l'équilibre de son corps alors qu'il n'en était rien. "Je l'ai touché!" "Moi aussi je l'ai touché" pour ensuite tomber et nous rouler dans la fraîcheur du sable.
Concernant cette cérémonie, mon état actuel de stupide adulte en devenir ne me laisse plus qu'attendre le petit jour pour aller, les yeux pleins de sommeil saluer le monstre d'aussi loin que l'avilissement de ma fougue et de mon désir d'aventure m'y obligent.
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| Profils du Chameau, pour le reconnaître au cas où vous veniez à le croiser. |
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